Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Coude

  • Site HUMANPHYSIO

    CLIQUEZ ICI

    IMG_3317.jpg

     

     

  • Tendinopathie du coude: Tennis/Golf Elbow

    Les douleurs du coude peuvent concerner les joueurs de golf, à tel point que certains auteurs ont parlé, pour les douleurs internes du coude (tendinopathies d’insertion) du « Golf Elbow ». Nous allons, ci-dessous, faire le point sur l’ensemble des causes possibles de douleurs du coude chez le golfeur, leur diagnostic, traitement et prévention.


    Epidémiologie
    :

         Dans le travail de MacHardy et coll (Sports Med 2006), méta analyse portant sur 250 publications, le coude représente 25 à 33% des blessures chez les joueurs amateurs et 7 à 10% chez les professionnels.
         La même équipe a publié une étude prospective (Am J Sports Med 2007) sur plus de 1000 joueurs amateurs australiens suivis pendant 1 an. Le taux global de joueurs blessés est de 15,8%, le coude représentant 17,2% de ces blessures.
         En ce qui concerne la population des joueurs français, nous ne disposons pas de données sur les pratiquants amateurs de loisir, mais sur l’élite amateur, chez les hommes le coude représente 2,5% des blessures et 6,5% chez les femmes (enquête épidémiologique sur le top 50 du ranking amateur 2008).

    Les pathologies :

    Les tendinopathies d’insertion représentent la majorité des cas :
     
    • Epicondyle = n°1 (tennis elbow), 

    • Epitrochlée = n°2 (golf elbow).
    Ces atteintes tendineuses touchent plus les femmes que les hommes, principalement l’épicondyle gauche chez les droitières.

    La physiopathologie de ces tendinopathies est multiple : 

    • La fréquence trop élevée des swings au practice chez les joueurs de haut niveau (overuse = microtraumatismes répétés), 

    • Chez les amateurs : grip inadapté, trop de pression sur le grip (main gauche), clubs inadaptés (manches trop lourds, trop raides, avec un point de flexion trop haut), décélération brutale (frapper une racine, rough très épais), practice sur des tapis posés sur du béton (impacts répétés sur le tapis). 

    • Une étude de Faber et coll (Am J Sports Med 2009) a montré que les amateurs serrent plus leur grip à la montée (backswing) que les professionnels, mais moins durant la phase d’accélération (pour les épitrochléens gauches). 

    • Enfin, 2 études biomécaniques (Loftice Clin Sports Med 2004 et Hellstrom Sports Med 2009) montrent que la vitesse de la tête de club à l’impact (et donc la puissance) est, entre autre facteur, liée à la vitesse angulaire d’extension du coude droit dans la zone d’impact (environs 500°/sec chez les amateurs). Cette extension rapide entraine des contraintes mécaniques très importantes au niveau du coude.

    Le diagnostic :

    Ces douleurs tendineuses se traduisent par : 

    • Des douleurs à la palpation, 

    • Des douleurs à la contraction maximale, 

    • Des douleurs à l’étirement maximal. 

    • Une impossibilité de swinguer normalement et très souvent une gène dans les gestes de la vie quotidienne.

    La stratégie d’imagerie

    • Elle est fonction de la symptomatologie clinique. 

    • Les radiographies sont indispensables (recherche de calcifications). 

    • L’échographie permet d’analyser le tendon douloureux de façon simple et reproductible. 

    • L’IRM doit rester un examen de 2ème intention prescrit en cas de doute sur le diagnostic ou d’évolution non satisfaisante.

    Le traitement :

    • Il sera toujours médical en première intention : 
            o Repos sportif de 3 semaines minimum
            o Médicaments anti inflammatoires, 
            o Application de froid 2 à 3 fois par jour (poche de glace pendant 20 à 30 minutes à chaque fois), 
            o Rééducation avec un kinésithérapeute : physiothérapie adaptée, étirements des tendons    atteints, renforcement excentrique selon un protocole dérivé de Stanish. 
            o En cas d’échec il est possible d’avoir recours à 2 ou 3 infiltrations d’un dérivé de la cortisone. 

    • En cas d’échec du traitement médical (suffisamment longtemps poursuivi : 3 mois) il peut être nécessaire de réaliser un traitement chirurgical, lequel consiste en une désinsertion des tendons (complété éventuellement par des gestes associés). Dans ce cas, la reprise du golf peut s’effectuer entre 3 et 4 mois. 

    • Dans tous les cas, des modifications techniques et des précautions sont indispensables : 
            o Adopter un bon grip, avec une pression modérée, 
           
    o Utiliser des clubs adaptés : taille des grips, manches choisis sur les données d’un fitting,
           
    o Privilégier le practice sur herbe,
           
    o Echauffement de qualité (sans puis avec les clubs !).


    La prévention :

    Elle reprend les conseils techniques et les précautions citées précédemment, mais il faut également : 

    Avoir une fréquence de frappe de balles au practice assez faible (1 balle toutes les 30 secondes), 

    Pratiquer des étirements réguliers ainsi qu’un renforcement musculaire spécifique, ceci quelque soit votre niveau de jeu (demander conseil pour cela à un médecin du sport ou à un kinésithérapeute).


    Ce qu’il faut retenir

    • Les problèmes de tendon du coude dans la pratique du golf touchent plus les femmes que les hommes et plus les amateurs que les joueurs de haut niveau. 

    • La cinématique et la biomécanique des swings des hommes et des femmes différentes (même remarque pour les professionnels et les amateurs) expliquent que certains soient plus sujets à ces pathlogies. 

    • Les facteurs étiologiques étant connus, la prévention est simple !!!

    O. Rouillon (Médecin Fédéral National - FFGolf)